Créations littéraires collectives

Sont rassemblés sur cette page les textes collectifs créés dans le cadre d’événements culturels organisés par la Ville.

Déroulement de l’activité
Le premier participant à se présenter à la table d’écriture pige dans le sac de papier une phrase issue du répertoire littéraire québécois. Il inscrit cette phrase dans le cahier prévu à cet effet et enchaîne en créant sa propre suite. Il prend bien soin de débuter sa phrase par le dernier mot de la phrase pigée. Les participants suivants feront de même.  Une anadiplose est une figure de style consistant à la reprise d’un même mot en fin de phrase et en début de phrase suivante. (Le Dictionnaire, document en ligne)

 

Aventures partagées… partages et ruptures

« Voilà près de cinq minutes qu’elle a frappé, personne n’est venu lui ouvrir et elle n’a ni frappé une deuxième fois ni tourné les talons pour repartir. » (Nancy Huston, L’Empreinte de l’ange, Actes Sud, 1998)

Repartir à zéro, sa nouvelle intention, qu’elle a voulu annoncer à son amie.

Son amie, quelque peu dure de la feuille, arrivera certainement dans quelques minutes.

Quelques minutes, un temps si court et pourtant qui peut donner l’impression de durer une éternité.

Une éternité que les deux femmes ont partagé un verre, un repas, des mots, des chants, des larmes, des rires et des silences paisibles.

Paisible fut son état d’esprit quand elle quitta les lieux et retourna chez elle.

« Chez elle, ce qui est primordial, c’est tout le respect qu’elle m’a accordé durant ces dix dernières années. »

Durant ces dix dernières années, que de bonheur on a vécu! Les pieds dans le sable, un livre à la main, nous avons profité au maximum de ce soleil scintillant.

Scintillant de bonheur, scintillant d’une énergie extraordinaire qui m’apparut à la vue de mon amie, qui se décida à venir me rejoindre chez moi et, ainsi, nous permettre à nouveau de partager un verre, un repas, des mots, chants et tout ce qui nous unit depuis tant d’années.

Tant d’années à venir, à partager d’autres belles aventures.

Aventures qui nous font avancer, qui nous font rêver, qui nous procurent ce sentiment de liberté!

Ce sentiment de liberté que nous avions partagé lors de notre escapade de filles… Week-end sans souci : prendre la route, camper sur la plage, courir et danser sous les étoiles. Loin de nos vies, libres comme des anges célébrant LA VIE!

La vie entrant subitement dans la maison de façon tout à fait inattendue.

Inattendu comme le vent du nord au mois d’août! Cette vie avait la forme d’un chat noir aux pattes blanches suivi de trois chatons et d’une souris « trottinante » et docile.

Docile comme un chien bien entraîné. Entraîné, à la fois effrayant, mais doux aussi. Des couleurs vivantes dansaient sur les murs du salon.

Le salon avait un air de retrouvailles, et la table mise au milieu de la pièce disparaissait dans ce décor.

Le décor d’aventures partagées entre deux âmes oubliées.

Oubliées? Non, pas oubliées, mais abandonnées par le silence.

Le silence lourd et imposant prenait à présent toute la place, quand j’entendis des sanglots au loin.

« Loin des yeux, loin du cœur », se dirent-elles. Elles se serrèrent dans leurs bras.

Leurs bras tatoués de symboles et icônes tendres n’étaient pas à l’image de ce qu’elles vivaient avec Paul.

Paul, ce bon vivant pourtant si doux et si compréhensif avec les femmes.

Les femmes qui comptaient tant pour lui, qu’il aimait avec dévotion sans être capable de leur exprimer ses sentiments le rendaient vulnérable. Comment choisir quand elles sont toutes les deux adorables?

Adorables pensées qui voyagent bercées par les souvenirs suaves et pimentées de quelque chose d’aigre-doux.

D’aigre-doux peut-être, mais avec un zeste d’imagination, Paul savait comment aborder les deux belles…

Belles autant qu’on puisse les admirer par leur rayonnement, celui qui traduit la véritable beauté intérieure.

L’Intérieur de leurs cœurs tapissé d’amitié depuis si longtemps, c’est d’un commun accord que les deux dames quittèrent Paul.

FIN

 

Dans le cadre des Journées de la Culture 2018 organisées à Saint-Colomban, une histoire collective a été créée par les participants.

Le projet: composer un texte en forme d’abécédaire en respectant, lettre après lettre et phrase après phrase, le sens donné par les collaborateurs précédents.

Adultes, ados et enfants accompagnés se sont prêtés au jeu, relevant ce défi avec beaucoup de plaisir. Nous les en remercions chaleureusement!

Nous avons choisi de vous livrer ce texte via le site Internet de la Ville dans la période des Fêtes en raison de la thématique de Noël qui s’est dessinée dès les premières lettres pour finalement teinter l’ensemble de la création.

Bonne lecture!

Josée Caron, coordonnatrice
Chantale Cormier, animatrice

Précieuses livraisons du temps des Fêtes

Aujourd’hui, le facteur n’est pas apparu, contrairement à son habitude de livrer le courrier chaque mercredi depuis plus de quarante ans.

Bien des gens ont remarqué cette absence, même si les oiseaux, eux, poursuivent leurs chants, comme si de rien n’était.

C’était le 23 décembre de l’année 1960. À cette époque, les gens attendaient encore des nouvelles de leur monde par la poste.

Deux enfants étaient bien déçus de ne pas avoir reçu leurs cartes d’anniversaire tant attendues.

En allant prendre une marche dans la neige récente, les deux gamins aperçurent l’auto du facteur.

Faute de raquettes, le pauvre homme, ne pouvant se rendre plus loin, demanda aux enfants de venir prendre le courrier au chemin.

Garant de toutes ces lettres et colis attendus par bon nombre de villageois, le facteur s’affolait de ne pas se rendre à temps pour tous.

Grands pas dans la neige, les enfants devaient-ils faire pour se déplacer.

«Hourra! Voilà enfin la première maison où nous devons livrer lettres et colis.»

Ici ils furent accueillis à bras ouverts. C’est qu’en cette période, les bonnes nouvelles font chaud au cœur.

Jamais la famille et les amis ne les auraient oubliés durant cette période de grandes réjouissances. Quel bonheur!

«Kangourou! Kangourou! Viens par ici! On a besoin de toi pour mettre quelques lettres dans ta petite poche.»

Lorsque le kangourou s’amène, son petit sort de sa poche et se met à sauter partout, partout, partout… jusqu’à se perdre dans la neige.

«Mais d’où vient ce kangourou? », s’exclamèrent en cœur des enfants qui n’avaient pas suivi l’opération depuis le début.

Notre kangourou fugueur, à ce qu’il paraît, s’est échappé du zoo sans mettre ni foulard ni cache-cou.

On chercherait même, comble de malheur, une lettre perdue et par le kangourou et par le facteur. « SVP, un indice!»

«Pas de panique! Les enfants vont nous aider à la retrouver. Premier indice : elle se trouve dans un endroit fermé.»

«Qu’est-ce que vous racontez là? Êtes-vous sûrs de ce que vous dites? Une lettre perdue, est-ce que c’est possible? Le kangourou coquin se serait-il glissé dans l’enveloppe? À suivre…»

Récapitulons. Devons-nous nécessairement penser au kangourou? Tant de personnes ont pu avoir touché à ces lettres : le facteur, les enfants…

Symphonie de couleurs. Toutes ces lettres apportant du bonheur, une lumière, une lueur à tous. À notre cœur!

Toute cette agitation apporta beaucoup de fébrilité et fit sortir les villageois de leur maisonnée. Tous se mirent à chercher en échangeant de chaleureuses paroles au gré de leurs pas.

Une fois l’émotion passée, la lettre fut retrouvée, tout simplement, dans la boîte aux lettres d’un voisin parti en voyage.

«Victoire! Victoire! » Espoir et efforts n’auront pas été vains, car le voisin voyageur a dû finalement rebrousser chemin à cause d’une alerte à la bombe ayant eu lieu à l’aéroport. Son vol étant retardé de quelques jours, c’est fort déçu qu’il revient chez lui. Mais en prenant son courrier, « Oh! Miracle! » Il s’illumine de joie. Il a enfin des nouvelles de cet ami qu’il croyait disparu depuis plusieurs décennies. Il l’avait perdu, son ami d’enfance, mais voilà qu’il est toujours vivant et plus vivant encore, puisque de retour d’un très long voyage autour du monde.

Wapiti, xérès, yéti et Zumba allaient donc agrémenter les histoires des soirées des Fêtes de cette année mémorable, celle de 1960. Ceux qui y étaient s’en souviennent encore…

FIN

 

 

Un grand merci à tous nos collaborateurs!

A-B: Chantale Cormier

C: Josée Caron

D: Maya et Noah Payton

E: Christiane Wilson et Louis Gauthier

F: Jean-Robert Gagnon

G: Maureen Finnerty

H: Alycia Bouchard

I: Emilie Perrin-Chanuc

J: Denise de Grand’Maison

K: Sandra Mercier

L: Chantale Cormier

M: anonyme

N: anonyme

O: Jean-Robert Gagnon

P: Catherine Lecot

Q: Diane Desjardins

R: Nicole Bélisle Major

S: Alain Chaput

T: Chantal Lebeau

U: Fernand St-Onge

V: Louisette Lepage

W, X, Y, Z: Chantale Cormier